Un homme fuyant le trafic des routes de San Diego emprunte une sortie indiquant le Coronado, un hôtel sur la côte ouest des Etats-Unis. Cet hôtel est un imposant manoir du 19ème siècle posé au bord de l’océan pacifique. L’homme s’y arrête troublé par l’architecture démesurée qui s’offre à lui avec ces cinq étages aux façades peintes de blanc, ces nombreuses cheminées plantées sur des toits en tuiles rouges, et cette grosse tour. Mais au-delà de l’aspect singulier de cet énorme manoir transformé en hôtel, l’ambiance particulière qui y règne va transporter le voyageur dans une autre époque. Le déclencheur : une vieille photo accrochée sur un mur, celle d’Elise McKenna, une comédienne ayant séjourné dans ce même établissement 75 ans auparavant, en 1896 plus précisément. Le visage de cette femme sur la photo est d’une beauté si envoûtante qu’elle finit par hanter chaque minute du jour et de la nuit de ce voyageur, provoquant en lui une curiosité sans précédent qu’il doit satisfaire par tous les moyens. Les archives de l’hôtel lui livrent alors les bribes de l’histoire de la comédienne devenue l’objet central de son existence. A mesure qu’il la découvre, il acquiert la certitude que cette femme sur la photo est la femme de sa vie… mais dans une autre vie. Quelle injustice d’être né si tard ! La distance n’aurait pas été un problème pour lui, il aurait traversé océans, déserts et montagnes pour être auprès d’elle, rien n’aurait pu l’arrêter. Mais le temps, ce rempart de presque un siècle d’épaisseur, il lui est impossible de le traverser… Impossible… Pourquoi serait-ce impossible ?
C’est ainsi que commence une quête folle, celle d’un homme prêt à tout pour pénétrer les murailles d’un passé qui retient son âme sœur. Et voilà que le voyageur, après s’être procuré de l’argent et avoir loué un costume de la fin du 19ème siècle, entreprend ce voyage bien particulier qui ne se fait pas vers une destination mais vers une époque : un autre temps au même endroit…
Est-ce que le Temps a permis à ce voyageur de passer pour rejoindre sa bien-aimée ? La force d’une passion peut-elle transcender les frontières du temps et de l’espace ? Et si l’amour était plus fort que l’Univers lui-même…
*Chères lectrices, chers lecteurs, en tant que partenaire d’Amazon, je suis rémunéré pour les achats que vous aurez réalisés à partir de ceux des liens publiés dans cette page qui renvoient à la plateforme Amazon.
J’ai voulu en introduction à mon blog axer ce premier post autour de Stonehenge qui représente un point clef dans mon roman « Si j’avais le Temps… » puisque c’est vers ce site mégalithique de la plaine de Salisbury à 140 km à l’ouest de Londres que les évènements conduiront Laurent DEUSK dans sa quête et que ses mystères lui seront révélés.
Première partie : la « porte » et la « lucarne »
Premier contact
La littérature fourmille d’études sur cette Merveille du Néolithique mais également sur son très riche environnement dont elle est indissociable et qui lui-même a été revisité lors d’une large étude conduite dans le cadre du Stonehenge Hidden Landscapes Project démarré en 2010. De nombreux documentaires ont également été produits autour des découvertes réalisées (je vous invite à retrouver des liens dans la section bibliographique du site de l’auteur), sans compter les thèses plus ésotériques inhérentes à la nature même de cette structure et que je suis venu compléter par mon histoire. Mais pour en rester à des théories plus officielles, mon roman étant ancré sur la notion du temps j’ai décidé de revenir ici sur un passage concernant la Lune.
J’ai eu la chance de pouvoir me rendre à Stonehenge en Décembre 2009 aux alentours du solstice d’hiver. Ce solstice n’est pas celui qui rassemble le plus d’adeptes des mouvements néodruidiques, « new age », ou hippies (j’en oublie peut-être) qui viennent célébrer le Soleil à son lever au jour le plus long de l’année, mais bien le solstice correspondant à la nuit la plus longue. Si la dernière portion de « l’Avenue » qui mène à Stonehenge est orientée sur le Nord-Est vers le lever du Soleil le 20 ou 21 mars, le monument en lui-même semble indiquer de manière précise une autre direction et si on regarde dans l’autre sens 6 mois plus tard au moment du coucher du Soleil les intentions des architectes de ce monument semblent mieux définies.
La photo ci-après que j’ai prise lors de ma visite donne une idée de ce à quoi devait ressembler la partie centrale du site à son âge d’or vers le début du deuxième millénaire avant Jésus-Christ. Cette représentation correspond à la phase dite 3v selon la classification de Cleal [Cleal R.M.J., Walker K.E., et Montague R., 1995, “Stonehenge in its Landscape: Twentieth-century Excavations”. English Heritage] du monument telle qu’on pouvait l’approcher par la dernière portion de « l’Avenue » qui relie la rivière Avon à Stonehenge, en avançant dans la direction sud-ouest.
Description du site
L’ensemble était constitué d’un cercle extérieur de 30 blocs imposants de grès, nommés Sarsens, avec un diamètre d’environ 32 mètres, et d’une rangée concentrique de 59 ou 60 pierres dites bleues, de plus petite taille, entourant à son tour cinq trilithes de sarsens encore plus imposants. Ces cinq trilithes sont disposés suivant le plan d’un fer à cheval autour d’une rangée supplémentaire de 19 pierres bleues au centre qui reproduisent la même forme. La taille des trilithes augmente depuis les deux situés au premier plan vers le trilithe central qui domine la structure. De même les pierres bleues disposées dans l’espace délimité par les trilithes voient leur taille augmenter depuis celles situées aux extrémités vers celles situées dans l’axe. Les blocs de sarsens mesurent jusqu’à 6 mètres de haut et pèsent jusqu’à 45 tonnes. Légèrement effilés vers le haut, ils comportent une pointe en leur sommet prévue pour emboîter des linteaux. Les blocs de sarsens extérieurs supportaient initialement une couronne de linteaux formant un cercle à niveau (à 17 centimètres près) malgré la pente du sol qui monte d’un demi-mètre sur la distance correspondant au diamètre du cercle extérieur.
Des pierres sarsen qui l’entouraient, 17 se tiennent debout encore aujourd’hui. Six linteaux sont en place dont 3 qui forment un arc de cercle, les autres dessinant des « portes » isolées. Des cinq trilithes disposés en fer à cheval au centre, trois ont résisté aux siècles. Les deux restants, dont celui situé sur l’axe principal, ne sont plus qu’une pierre levée. Quelques pierres bleues continuent de se dresser mais la plupart sont soit tombées soit ont disparu…
Une dimension cosmique ?
Au solstice d’hivers, une personne placée près de la « Heel stone », ou pierre talon, qui borde l’Avenue voyait le Soleil se coucher dans l’axe de la structure en passant juste à gauche de la seule pierre Sarsen du grand trilithe central encore debout aujourd’hui (visible avec sa pointe qui dépasse sur la photo prise depuis la « Heel » Stone). À l’âge d’or de Stonehenge les Sarsens étaient disposées de telle sorte que l’ensemble de la structure vue depuis la pierre talon formait un mur opaque offrant uniquement une ouverture dans l’axe du grand trilithe central. C’est cette ouverture que les rayons du Soleil couchant empruntaient pour transpercer Stonehenge de part en part avant que le jour ne disparaisse sous terre. Mais pour être plus précis il y avait deux ouvertures : initialement le grand trilithe au centre dominait par sa taille l’ensemble, si bien que la ligne des linteaux du cercle extérieur coupait horizontalement le vide intérieur du trilithe dessinant une « porte » en dessous des linteaux et une « lucarne » au-dessus comme représenté dans le schéma suivant. Mais le plus intéressant est que le Soleil ne passait qu’à travers la porte avant de se coucher au solstice d’hiver. Alors pour qui était prévue la lucarne ? C’est là que pourrait entrer en scène la Lune…
Schéma 2 : Vue d’artiste de la partie centrale de Stonehenge depuis la pierre talon au premier plan à gauche (phase 3ii à 3vi de la classification de Cleal). Devant le trilithe figurent les pierres sarcen de la couronne extérieure coiffées de leurs linteaux dessinant une lucarne au-dessus et une porte en-dessous dans l’espace intérieur du trilithe.