Esther Jones et les 7 secrets de la Croix, d’Adrien Choeur

Photo du roman Esther Jones et les 7 secrets de la croix

J’ai découvert « Esther Jones et les 7 secrets de la croix » d’Adrien Chœur en arrivant sur l’un des sites de l’auteur jepense.org à la faveur de recherches que je menais pour compléter quelques réflexions personnelles dans l’écriture d’un court essai. Je vous invite à explorer, c’est le mot qui convient, le contenu de son site qui est très fourni en réflexions sur le symbolisme et les spiritualités, et qui renvoie au site de présentation de son roman.

« Esther Jones et les 7 secrets de la Croix » se situe entre roman d’espionnage, découvertes archéologiques et sociétés secrètes, sur fond de reconstruction du personnage principal après les évènements tragiques qu’a traversé Paris en 2015. Plus qu’un parcours dans l’histoire et le symbolisme de la Croix, Adrien Chœur vous entraine dans une véritable quête initiatique. Laissez-vous prendre au jeu de piste élaboré par l’auteur pour trouver l’emplacement de la Croix, mais surtout le sens de cette quête.

L’histoire de « l’invention » de la Croix et des évènements qui l’ont marquée au cours les siècles qui suivirent sont distillés de manière digeste tout au long du roman. Le livre est écrit dans un style fluide et rythmé très agréable à lire et qui nous invite au voyage. Entrez par exemple dans une palmeraie de la vallée du Drâa au sud des montagnes du Haut Atlas marocain, découvrez le tombeau de Saladin, puis faites un détour par l’Italie sur le chemin de retour à la Ville Lumière. Redécouvrez la céleste Sainte Chapelle et son histoire, arpentez les sous-sols du Louvre et traversez la place d’honneur de la Sorbonne… et pourquoi ne pas se laisser entrainer pour une plongée au cœur des loges avant de partir en province ?

L’auteur nous livre ici une histoire riche peuplée d’une myriade de personnages hauts en couleurs. La moindre pause est annonciatrice d’un rebondissement supplémentaire avec de nouveaux intervenants qui viennent se mêler à l’histoire à mesure que défilent les chapitres. Un véritable imbroglio à démêler, et au fond quoi de plus normal que la Sainte Croix suscite tant de convoitises. Tous les personnages jusqu’aux plus secondaires mériteraient quelques mots, à l’image d’un commissaire italien et de sa colistière russe qui se rêvent en espions aguerris et qui, de fait, s’avèrent plus dangereux qu’il n’y parait.

En résumé, un premier roman d’aventure très réussi qui plaira à tous les Indiana Jones des temps modernes. Une question reste cependant en suspens : à quand la suite ?

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Les bâtisseurs de Stonehenge et la Lune – 3ème partie

Une Lune pas si invisible que ça

<- Lire la 1ère partie

Une réponse à la question soulevée dans la partie précédente pourrait être la suivante…

Au cours des mois qui suivent et surtout qui précèdent le solstice d’hiver à la station minimum, la lucarne intercepte également la Lune au cours de sa descente. Tous les 27,3 jours environ, durée que met la Lune pour revenir à la même position par rapport aux étoiles, elle se présente dans la lucarne mais avec un visage différent. En effet la période synodique, c’est-à-dire la durée entre deux pleines Lunes par exemple (durée qu’on appelle également lunaison) est d’environ 29,5 jours. Cela est dû au fait que la Terre tourne autour du Soleil si bien que lorsque la Lune revient à sa position initiale par rapport aux étoiles 27,3 jours après, elle n’est plus dans la même configuration par rapport au Soleil (Schéma 5).

Mouvement de la Lune sur un mois. Période sidérale et synodique
Schéma 5 : mouvement de la Lune sur son orbite au cours d’une lunaison (le repère sur la trajectoire de la Lune en pointillés marque la position de la Lune au jour 1)

Phase de la Lune
Schéma 6 : Phase de la Lune au cours de son mouvement autour de la Terre (une belle animation sur wikipedia)  

Ainsi à chaque descente de la Lune dans la lucarne, elle sera éclairée de manière différente. Les 12-13 mois qui précèdent le solstice d’hiver la lucarne interceptera la Lune dans une phase allant successivement de son dernier à son premier croissant en passant par le deuxième quart à l’équinoxe de printemps, par la pleine Lune au solstice d’été, et par le premier quart à l’équinoxe d’automne. Notez qu’on se retrouve tous les 27,3 jours dans la lucarne avec une Lune qui présentera successivement les différentes phases lunaires qui sont observables jour après jour au cours du mois mais en mode inversé (Schéma 7). C’est ainsi que la nouvelle Lune au solstice d’hiver (J0 dans le schéma suivant) sera annoncée non pas par le dernier mais par le premier croissant 27,3 jours environ avant cette date. Les architectes de Stonehenge ont pu faire ainsi abstraction de la position de la nouvelle Lune au jour le plus court de l’année.

La Lune tous les mois au cours de l'année
Phases lunaires avant le solstice d'hiver à l'échelle du mois et de l'année
Schéma 7 : En haut représentation du mouvement de la Terre autour du Soleil sur un an tous les N=27,3 jours environ pour la même position de la Lune sur son orbite. Sur la partie du bas sont représentées les phases de la Lune correspondantes telles qu’interceptées par la « lucarne » de Stonehenge au cours des mois qui précèdent le solstice d’hivers (en bas) en comparaison avec le cycle lunaire au cours du mois (en haut).

Il est peu probable qu’un alignement « luni-solaire » de Stonehenge soit le fruit du hasard à plus forte raison lorsqu’il se produit à ce moment clef de l’année. Le caractère binaire de la structure aurait par ailleurs fonctionné avec d’autres orientations, par exemple plus au sud pour correspondre avec les couchers du soleil et de la Lune à la station maximum au solstice d’hiver. Par contre dans ce cas la trajectoire de la Lune se situe en-dessous de celle du Soleil et c’est la porte qui aurait dû être utilisée pour intercepter la Lune descendante et la lucarne le Soleil. En orientant la structure vers le nord-ouest sur le coucher du soleil au solstice d’été on se retrouverait avec le cas symétrique car à la station minimum la trajectoire de la Lune passe sous celle du Soleil et c’est à la station maximum qu’elle est au-dessus. Autre différence dans ce dernier cas, c’est donc en été que la Lune interceptée est nouvelle. D’autres combinaisons pourraient prendre place de manière similaire en orientant la structure sur les positions du lever du Soleil et de la Lune à l’Est, en l’orientant vers le Sud pour le Solstice d’hiver et vers le Nord pour le solstice d’été.[Sims L., 2006, The ‘Solarization’ of the Moon] Les bâtisseurs de Stonehenge avaient ainsi 8 possibilités en tout pour orienter Stonehenge dans cette configuration binaire, mais celle qu’ils ont choisie correspond à la configuration qui permettait d’intercepter la Lune lorsqu’elle est nouvelle, à son coucher, pour la nuit la plus longue de l’année, et dans une disposition où elle passe sur une trajectoire qui domine celle du coucher du soleil. Il semblerait bien que le Soleil n’avait pas encore complètement remplacé la Lune dans le cœur de ce peuple qui opérait une transition vers l’agriculture et un mode de vie plus sédentaire…

Pour plus de précisions sur le sujet abordé ici je rappelle quelques références ci-après avec notamment le livre de John North (en anglais), ainsi que l’article de Lionel Sims qui suit une approche complémentaire à la vision « astronomique » en considérant également un aspect plus « anthropologique ». Cet article de Lionel Sims comporte un grand nombre de références sur ces questions. Vous trouverez également une liste de documentaires dans la bibliographie de mon roman Si J’avais le Temps… ou sur mon site.

Et bien sûr je ne saurai que trop vous conseiller d’aller visiter Stonehenge et les sites qui l’entourent…

Références  

Cleal R.M.J., Walker K.E., et Montague R., 1995, “Stonehenge in its Landscape: Twentieth-century Excavations”. English Heritage

North J., 1996, Stonehenge: Neolithic Man and the Cosmos.

Sims L., 2006, The ‘Solarization’ of the Moon : Manipulated Knowledge at Stonehenge, Cambridge Archaeological Journal 16 (2) 191-207

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