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“Start now. Start where you are. Start with fear. Start with pain. Start with doubt. Start with hands shaking. Start with voice trembling but start. Start and don’t stop. Start where you are, with what you have. Just… start.”

Ijeoma UMEBINYUO

Un petit texte motivant de Ijeoma UMEBINYUO, une poétesse originaire d’une région du sud-est du Nigeria.

Je vous invite à visiter son site pour une courte biographie. Si vous voulez vraiment la connaitre, rien de mieux que de naviguer à travers quelques un de ses textes que vous rencontrerez sur internet ou de vous procurer son recueil de poèmes Questions for Ada.   

Et un petit dernier qui m’a touché particulièrement :

“The day your education makes you roll your eyes at your father. The day your exposure makes you call your own mother uncivilized, the day your amazing foreign degrees make you cringe as your driver speaks pidgin english, may you never forget your grandfather was a farmer from Oyo state who never understood english.”

Ijeoma UMEBINYUO, Questions for Ada
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Lettre à un ami : Le labyrinthe

Chemins de sagesse: traité d labyrinthe, de Jacques Attali
Essai sur le Labyrinthe de Jacques Attali

« La vision d’un industriel face à celle d’un chercheur, deux points de vue opposés de prime abord et pourtant si complémentaires, sinon comment expliquer que cela fonctionne aussi bien entre nous.

D’un côté la ligne droite: le chemin le plus court, le plus direct, le plus clair. Celui qui est le plus simple à aborder et dont on connaît le résultat rapidement. Quelque part c’est le plus rassurant, à l’image de ce sillon rectiligne gravé dans la terre comme promesse d’une future récolte abondante et d’un avenir assuré.

De l’autre côté la ligne courbe : le chemin le plus long, le plus sinueux, le plus obscur. Celui qui est le plus risqué à parcourir, ne se dévoilant que progressivement pas après pas, et dissimulant constamment à notre vue sa conclusion. C’est le plus inquiétant, à l’image de ce labyrinthe dont l’entrée béante et sombre est comme le vide: attirante et effrayante à la fois.

La différence entre les deux visions ? Le labyrinthe doit être parcouru pour apporter une réponse, à la différence de la ligne droite dont le champ est dégagé.

Entrer dans un labyrinthe c’est prendre le risque de se perdre, et en connaissance de cause, par choix, en acceptant d’emprunter un chemin obscur fait de tours et de détours, de cul de sac et de pièges. C’est entrer dans un monde dont on ignore ce qu’il cache, et qui peut s’avérer n’être rien d’autre qu’un piège dans lequel on risque de s’enfermer soi-même. Un parcours dont on n’est jamais aussi loin du centre que lorsque qu’on pense en être le plus proche. Parcourir le labyrinthe c’est prendre le temps et le dépenser : c’est vivre le temps.

Ce concept pour l’industriel est pure folie, lui pour qui le temps est de l’argent. Mais pour tout chercheur c’est une nécessité, un chemin qui doit être parcouru si l’on souhaite qu’il apporte ses réponses. La certitude face au doute, ce qui est figé face à ce qui est vivant! Ce dont il est question est la perspective d’une découverte et celle d’un monde nouveau, plus encore : il s’agit d’accéder à une vérité, oserai-je dire la Vérité ? Voilà ce dont il s’agit au fond: il s’agit d’expérimenter le temps en expérimentant le labyrinthe, et le temps est mouvement.

Tu as de fait deux façons d’aborder le labyrinthe : soit tu l’observes d’en haut, où il t’apparaitra dans son intégralité, soit tu t’engages dedans. Dans le premier cas tu auras un instantané du parcours qui te permettra de déterminer très rapidement le tracer qui te conduira en son centre ou à sa sortie selon le type de labyrinthe. Mais dans le second cas, si tu t’aventures dedans, tu expérimenteras le labyrinthe dans toute son essence. C’est bien là que se situe la différence et c’est là qu’est la clef pour comprendre le labyrinthe, il s’agit de la différence entre le but et le chemin pour atteindre ce but : l’expérience.

Observer le labyrinthe d’en haut se réduit à regarder les photos de vacances d’un ami, mais à aucun moment tu ne pourras ressentir ce que celui qui les a prises a pu vivre. Il n’y a que celui qui parcourt le chemin qui gagne en expérience et l’expérience est la seule chose que nous emporterons de cette vie avec nous, d’où toute son importance.

Voilà le labyrinthe comme représentation spatiale du temps, emblème par excellence du nomade, à la différence de la ligne droite, caractéristique propre au sédentaire. Un sédentaire et un nomade, voilà ce que sont l’industriel et le chercheur, et voilà ce que nous sommes toi et moi, cher ami. Et à l’image de Gilgamesh et de Enkidu[1] nous sommes deux forces brutes qui ont besoin l’une de l’autre pour se canaliser et accomplir des exploits.

Méthode pour dessiner un labyrinthe
Dessiner un labyrinthe

Aussi quel dommage d’opposer les deux alors qu’elles se nourrissent l’une de l’autre. L’industrie ne repose-t-elle pas directement sur la découverte? Sans cette dernière, point d’innovation.

Je vais te dire au fond où est le vrai problème : c’est la peur ! La peur de s’aventurer dans ce labyrinthe, et plus encore celle de laisser un autre s’y aventurer, car ce dernier pourrait alors accéder à une science cachée et détiendrait un avantage en étant allé plus loin : il deviendrait un initié. Sauf que ce vrai problème est également un faux problème ! En effet, l’initié n’est-il pas là pour initier à son tour ? À quoi sert une connaissance si elle n’est pas transmise ? C’est une évidence qui est occultée par cette autre évidence que l’inconnu fait peur et ceux qui osent s’y aventurer font plus peur encore.

Mais qu’on ne s’y trompe pas, le nomade reprend sa place dans le monde actuel, même si beaucoup d’entre nous d’ailleurs le sont redevenus par la force des circonstances. Mais si tu regardes l’un des outils les plus centraux de notre époque, et symbole des temps modernes, l’internet, ce même internet qu’on qualifie d’autoroute de l’information. Sauf que cet outil n’a rien d’une ligne droite, au contraire c’est une toile, un réseau interconnecté, mieux: c’est un labyrinthe! »

Voici le discours que m’avait inspiré « Chemins de sagesse, traité du labyrinthe » de Jacques Attali, un livre dont la lecture avait à l’époque soulevé en moi un bon nombre de questions.

J’en viens aujourd’hui à me demander si nos ancêtres nomades n’ont pas laissé tous ces symboles, dont on retrouve les traces figées sur la pierre de tous les continents, comme des repères pour le jour où les sédentaires que nous sommes devenus retrouveraient leur mobilité. Si oui , et je me plais à rêver que c’est le cas, voilà leur héritage : des guides pour nous orienter dans cette transition d’un monde à l’autre, dans le retour vers nos origines, la rencontre avec ce que nous sommes fondamentalement, une identité profonde dont la sédentarisation dans l’apparente sécurité de nos villes nous a éloigné. Reste maintenant à déchiffrer le message de ces guides et surtout à les reconnaitre sous ces formes tellement variées qu’ils peuvent prendre.

À défaut d’en comprendre les détails, je pense au moins être en mesure de saisir une part du message caché derrière les multiples circonvolutions de ces dessins : le mouvement. Car s’il n’y a pas deux labyrinthes identiques, chaque labyrinthe semble également être en constante évolution. Un labyrinthe vivant que chacun d’entre nous doit parcourir s’il veut espérer pouvoir en déchiffrer un jour le message, un message unique celui-là et bien caché au plus profond de nous, comme un secret : celui de la Vie.

Ce sujet mériterait un plus large développement, mais c’est là tout ce que je peux en livrer au moment où j’écris ces lignes.

Si vous souhaitez approfondir ce sujet je vous renvoie aux multiples références rassemblées dans la bibliographie du livre de Jacques Attali ainsi que vers les deux sites internet qui suivent dont le premier se penche sur le cas du célèbre labyrinthe de la cathédrale de Chartres. Enfin vous trouverez comme dernière référence l’un des plus anciens récits de l’humanité. J’y fait référence très rapidement dans ce texte en citant les figures de Gilgamesh et de Enkidu. A l’instar du mythe de Thésée et du Minotaure, la lecture du récit nous entraine dans notre propre labyrinthe.

https://www.cathedrale-chartres.org/cathedrale/monument/le-labyrinthe/le-labyrinthe-enfin-devoile/

https://www.prefigurationsrevue.com/archives/revue-68-labyrinthes/rosensthiel-entretien9-dessiner-un-labyrinthe/

[1]L’épopée de Gilgamesh

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Le prophète Jonas et la figure du Léviathan

Pris en 2019 dans une phase « redécouverte de grands classiques », la superbe œuvre d’Herman Melville, Moby Dick, allait l’année suivante m’inspirer quelques paragraphes d’un court essai sur la quête du bonheur. Cet essai, Le Conte d’un Déluge, ferait référence à quelques textes fondateurs de la Bible qui m’avaient marqués depuis que je les avais entendus beaucoup plus jeune, et Moby Dick me renverrait plus précisément à l’histoire du prophète Jonas…  

Moby Dick, Herman Melville

J’ai toujours été impressionné par les grandes baleines. A l’instar des éléphants sur la terre ferme, ces mastodontes des mers, loin d’être effrayants pour moi, me paraissent dégager une sorte de bienveillance. J’attribuais cette impression au respect qu’imposent leurs dimensions hors normes, un respect que je voulais conférer au regard qu’ils portent eux-mêmes sur le monde (je ne reprendrai pas ici la maxime de l’oncle de Peter Parker sur le pouvoir et la responsabilité).

Aussi je ne comprends pas comment un animal si majestueux et au chant si mélodieux a pu de tout temps provoquer l’effroi et susciter tant de légendes où il apparaissait comme le monstre à abattre. Persée et le Kraken, Saint Georges et le dragon, le capitaine Achab et Moby Dick bien sûr, et même Pinocchio a eu le droit à sa baleine dans l’adaptation de Disney (dans la version originale de Carlo Collodi il s’agit d’un requin) !

Déjà aux temps bibliques le Léviathan était signe de terreur, symbole des tumultes d’un océan aux profondeurs obscures en opposition directe avec le côté rassurant et clair de la terre ferme : l’Homme au bord de son abîme intérieur. Personne ne savait à quoi ressemblait ce mastodonte des océans, sinon qu’il s’agissait d’une masse énorme et d’autant plus effrayante que le voile de l’eau dissimulait aux yeux des marins le détail de ses contours. Indéfinissable et indescriptible autrement que par ses dimensions extraordinaires, le Léviathan ne laissait ainsi aucun mot le cerner pour empêcher l’imagination de l’Homme de le transformer en un monstre sans cesse plus horrible et dont la simple évocation pouvait le dévorer de l’intérieur.

Aussi quelle meilleure façon de rendre le caractère effrayant de cette expérience qu’a vécue Jonas, d’être perdu au milieu d’une étendue d’eau sans fin, seul au monde, avec au-dessus de lui un ciel auquel il ne pouvait s’accrocher et en-dessous une profondeur insondable qui cherchait à l’avaler ? Son seul salut : un des tonneaux de la cargaison que les marins ont jeté par-dessus bord pour délester le navire et éviter le naufrage. Voilà comment Jonas fût englouti par le grand poisson et demeura dans ses entrailles jusqu’à en être rejeté sur le rivage.

Mais loin d’être le monstre qui avala Jonas, la baleine représente l’enveloppe qui isole le prophète des dangers de la mer en protégeant son âme face aux tempêtes qu’elle traverse. Dans son antre salvateur Jonas a pu se centrer sur lui-même et reprendre ses esprits pour retrouver la connexion avec Celui qu’il avait voulu fuir. Le chaos de la tempête, le déchainement des éléments au plus profond de lui, a généré la vie. Et après 3 jours et 3 nuits, temps de la reconstruction du Temple, la baleine l’a délivré à la lumière du jour sur les rives mésopotamiennes : une seconde naissance. À l’instar de tout prophète, Jonas venait de traverser son désert. Un chemin nécessaire pour accepter le message qu’il devait porter, mais qui n’était pas une fin, juste un nouveau départ.

Et quel plus beau mammifère à la fois puissant et doux aurait-on pu choisir pour symboliser la protection du ventre maternel avant la renaissance ?

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L’Arbre de Vie

image en référence à l'Arbre de Vie
L’Arbre de Vie / L’Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal

L’écriture comme moyen pour se souvenir ou à l’inverse comme processus pour se rappeler. Figer des pensées pour le futur ou ramener à sa conscience des images du passé…

C’est au cours de ma progression dans l’écriture du court essai que j’avais en tête depuis plusieurs années, qu’une question restée en suspens depuis mon enfance ressurgit. Cette question avait fini par se fondre dans le paysage au milieu de l’accumulation croissante des images qui s’additionneraient au cours du temps pour le constituer. La maille d’une trame, le nœud d’un filet, un point de l’horizon. Enlevez-le et il vous révèlera un trou visible aux dépens de tout le reste, mais laissez-le en place et il s’effacera derrière l’intégrité de l’ensemble. Rien qu’un point, au loin, que rien ne distingue du fond jusqu’à ce qu’il vous soit pointé du doigt pour devenir l’objet central de votre attention.

Ce point était un arbre et pas n’importe lequel. L’arbre le plus important de notre humanité, celui qui occupe la place centrale de l’un des deux récits de la création figurant dans la Genèse : l’Arbre de Vie.

L’Arbre de la connaissance du bien et du mal me paraissait plus familier par le rôle central qu’il occupe dans le récit avec son fruit tentateur. Mais l’Arbre de Vie qui est mentionné au tout début du récit, qu’est-il, et surtout s’efface-t-il vraiment dans le corps du récit ?

Tantôt en opposition directe avec l’Arbre de la connaissance du bien et du mal, tantôt confondu avec lui quand Ève désigne ce dernier comme planté lui-aussi au centre du jardin.

Salomon, l’homme qui voulait épouser la sagesse, savait bien que pour celui qui parviendrait à la tenir, elle deviendrait arbre de vie. C’est ainsi qu’il définit la sagesse dans les Proverbes [Pr 3,18] des Livres Poétiques et Sapientiaux. Mais voilà, la sagesse ne s’acquière pas du jour au lendemain : on ne peut la donner, on ne peut que la trouver en soi. C’est un chemin personnel, une expérience propre au temps, à l’opposé même d’une information que l’on communique instantanément et qui est prise par tous, même ceux qui ne sont pas prêts pour la recevoir.

Une sagesse au service de tous, universelle et porteuse de vie, contre une connaissance du bien et du mal, données subjectives et ainsi source de conflits. Cueillir le fruit revenait à s’accaparer la connaissance puisqu’un autre s’en trouvait inévitablement privé, rendant de fait cette même connaissance stérile.

Et voilà que je prends la pleine mesure de cette conclusion d’Henri Gougaud : ce n’est pas pour que l’on cueille son fruit que l’arbre a été mis au centre du jardin, mais pour qu’il nous inspire à devenir comme lui et à porter à notre tour du fruit…

La connaissance et la sagesse comme les deux faces d’une même pièce : un seul et même arbre mais deux chemins.

Finalement peut-être me fallait-il simplement du temps, le temps de laisser l’idée murir afin qu’elle apporte d’elle-même par l’expérience une réponse à cette question. Une réponse plutôt qu’une donnée.

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L’amour, une histoire de Temps ?

Je vous livre ici une courte histoire que j’ai rencontrée alors que je progressais sur les miennes

Un conte africain rapporte que le roi Salomon, qui avait le don de comprendre et de parler à tous les animaux de la création, s’en allait méditer dans le désert quand sur son chemin il trouva une fourmilière. Voyant le souverain, les fourmis cessèrent de travailler pour venir saluer l’empreinte de son pied et elles se rassemblèrent ainsi toutes autour de lui… Toutes sauf une. Il y avait là une fourmi qui travaillait à l’écart et faisait des allers-retours entre une petite butte de sable, d’où elle récupérait un grain, et un lieu situé quelques mètres derrière où elle y déposait le grain qu’elle venait de transporter.

Devant ce spectacle singulier, le roi s’approcha de la petite fourmi et il lui dit : « bonjour petite fourmi, peux-tu m’expliquer ce que tu fais là et pourquoi tu ne t’es pas jointe à tes sœurs pour me saluer ».

La fourmi, tout en poursuivant son œuvre, répondit au roi : « excusez-moi, ô mon roi, ce n’est ni par impolitesse ni par désobéissance, mais mon âme est animée par une tâche qui me tient particulièrement à cœur. Comme vous le voyez, je déplace cette montagne qui se trouve sur mon chemin ».

Le roi troublé par la réponse de la fourmi lui demanda : « mais ne crois-tu pas que déplacer cette butte dont tu ne perçois même pas le sommet est une tâche qui se trouve bien au-dessus des possibilités de ton petit corps ? Je pense que tu n’auras pas la vertu nécessaire, je veux dire par là la patience, ni la chance, c’est-à-dire la longévité, pour mener à bien une tâche d’une pareille ampleur. »

La fourmi continuant toujours son ouvrage expliqua alors au roi : « La force qui me pousse est plus puissante que toutes les tempêtes du désert, car si je fais tout ça c’est pour retrouver ma bien aimée que cette montagne sépare de moi, et rien ne pourra me distraire de cet objectif. Je déplacerai donc une à une toutes les pierres de cette montagne jusqu’à ce que le chemin entre elle et moi soit parfaitement plat. Et si je dois mourir avant d’avoir terminé ce travail, alors au moins je partirai dans la douce folie de cette chose qui meurt en dernier dans le cœur des êtres : l’espérance ».

C’est ainsi que la petite fourmi parla au grand roi tout en continuant son travail sans même lui avoir adressé un regard, et c’est ce jour-là que le roi compris ce qu’était la véritable force du grand amour.

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Le Temps : une légende…

Couverture Roman Si J'avais le Temps
Les sables du Temps

Une légende raconte qu’à l’aube de l’humanité, dans le jardin du Temps, Adam et Ève s’émerveillaient devant une chute de sable qui se déversait dans un champ de dunes au pied d’une haute falaise.

Le sable glissait le long de la paroi rocheuse comme le Soleil traversait le ciel d’une extrémité à l’autre, les nuits succédant aux jours qui succédaient aux nuits.

Adam et Ève observaient la vie s’animer autour d’eux dans le jardin et jusqu’au firmament, et ils trouvaient cela bon. Alors, voulant connaître la source de ce mouvement qui les enveloppait, ils décidèrent d’escalader la falaise.

En son sommet ils découvrirent une immense mer de sable alimentant la chute qui se déversait plus bas.

D’abord émerveillés devant l’étendue de cette mer, ils finirent par réaliser qu’elle se vidait petit à petit, et la peur s’empara d’eux : ils comprirent que lorsqu’il n’y aura plus un grain de sable au sommet de la falaise pour alimenter la chute, et que le champ de dunes en contrebas sera devenu cette mer de sable qu’ils avaient sous les yeux, ce sera la fin des Temps et de la Vie.

Pour éviter que tout ne disparaisse un jour et que le dernier grain ne tombe au pied de la falaise, ils quittèrent chacun une poignée de sable de la mer, et le Temps se suspendit.

Serrant les poings aussi fort que possible, ils pensaient de cette façon rendre éternel le moment présent. Mais nul ne peut arrêter la marche du Temps ! Et c’est ainsi que le sable creusa des sillons dans les paumes de leurs mains pour se frayer un passage et finit par s’en échapper. Adam et Ève ne purent qu’assister impuissants à la vue de ces fins liserés de sable qui retournaient à la mer pour alimenter la chute, le Temps reprenant ainsi sa course, les jours succédant aux nuits qui succédaient aux jours…

De ce passage, nous en avons tous conservé les traces… Tous ?

ME

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