Matthieu EVERST
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On avance vers son futur, mais comment retourner dans son passé ?
"Depuis que la rotation de la Terre lui donne les jours, l'Homme a cherché à sonder plus profondément le temps, découpant d'abord le jour en heures avec le cadran solaire, puis découpant à leur tour les heures en minutes et secondes avec clepsydres, sabliers, engrenages, poids, ressorts et balanciers, avant que les petites vibrations d'un cristal de quartz qu'il porte à son poignet ne lui permettent de plonger au cœur de la seconde. Aujourd'hui l'horloge atomique nous donne le temps avec une précision à la nanoseconde grâce aux vibrations de l'atome de Césium 133. Avec une telle précision, alors que nos montres perdent quelques secondes tous les mois, il faut plus de 100 millions d'années pour que cette horloge atomique dévie d'une seconde seulement, et le comble c'est qu’elle est tellement régulière qu'il faut la retarder pour qu'elle suive les fluctuations du mouvement de notre Terre autour du Soleil. Depuis 1972 les organismes internationaux de régularisation se sont mis d'accord pour ajouter des secondes intercalaires à notre heure atomique. Ainsi, comme ce fut déjà le cas en juin 2012, le 30 juin 2015 après 23 heures 59 minutes et 59 secondes, il sera 23 heures 59 minutes et 60 secondes pendant une seconde, avant que l'horloge passe à 0 heures 0 minutes et 0 secondes.
Comme c’est étrange, avais-je pensé sur cette conclusion, nous sommes capables de regarder le temps à la nanoseconde près mais il demeure un mystère à nos yeux."
Paris et Stonehenge... une séparation et un homme en quête de sens. À la recherche du plus précieux des trésors, il plongera au cœur des énigmes que recèlent les monuments mégalithiques élevés par nos lointains ancêtres. Qui étaient leurs architectes et quel message ont-ils voulu inscrire dans le temps? Ont-ils disparu avec ces peuples ou sont-ils encore à l’œuvre parmi nous ?
La réponse à ces questions l’entrainera au milieu d’une lutte séculaire où il découvrira l’existence d’une organisation prête à tuer pour protéger ces mystères. Poussé dans ses retranchements, il accédera à la nature la plus profonde de notre monde et comprendra que pour récupérer celle qu’il aime, il lui faudra la perdre. Un si long chemin pour une conclusion si brutale, à moins que…
"Quelle ironie, nul ne le connaît mieux que moi, ce Temps, et pourtant je suis celui qui l'avais le moins bien compris. Mais maintenant je goûte ce pur moment de délice, le dernier, et je comprends... je comprends que le Temps n'est pas que de l'espace, c’est notre substance : nous sommes le Temps !"
L’idée d’écrire un roman a germé fin 2006 mais ne s’est matérialisée réellement que 7 ans plus tard. Je disposais alors de peu de temps pour écrire, et surtout il me manquait un fil conducteur.
J’avais au cours des années posé quelques idées sur le papier, conduisant à une multitude de post-it venant s’empiler sur mon bureau mais sans lien apparent les uns avec les autres : une véritable tour de Babel où le texte avait remplacé la langue, mais dont la pile commençait à l’instar de la tour à s’élever dangereusement. Je ne savais pas quoi écrire, mais juste que je voulais écrire… pour elle… à propos d’elle. Je n’échappais ainsi pas à cette règle qui régit tout auteur et toute histoire. Mais il m’a fallu attendre un déclic pour réellement pouvoir démarrer. Et curieusement, à partir de là, tous ces instantanés inscrits sur mes post-it allaient s’insérer naturellement dans mon histoire pour former un tout cohérent.
J’y fais allusion dans mon roman : le déclic s’est produit à un feu rouge. Je me souviens encore précisément de quel feu il s’agit. Comme un obstacle, le dernier, il se dressait sur ma droite devant moi pour me retenir assez longtemps avant de me libérer le chemin et, avec, la conscience.
Je n’étais pas piéton mais automobiliste, et attendais patiemment que le feu passe au vert pour rejoindre la Seine que je suivrais à contre-courant vers le pont de Sèvre en longeant le parc de Saint Cloud : en ce jeudi d’automne je me dirigeais vers mon lieu de travail. La matinée était plutôt douce, le soleil s’était levé depuis peu et le trafic n’avait pas encore atteint son apogée, bref une matinée on ne peut plus normale pour moi… Alors pourquoi ce disque lumineux rouge au sommet du feu tricolore s’est-il imprimé sur ma rétine, et surtout comment cette impression a-t-elle fait remonter les images de cette publicité oubliée au fin fond de ma mémoire (je précise ne toucher aucune commission de la part de l'opérateur téléphonique concerné), je ne saurais le dire mais je tenais là le fil conducteur de mon histoire : apprivoiser le temps.
À partir de ce moment les différentes composantes nécessaires à la structure du récit se sont imbriquées pour constituer un tout. J’avais le sujet : elle et une histoire d’amour ; le fil conducteur : celui du temps ; un support : les monuments mégalithiques et plus précisément Stonehenge ; et enfin une question : on avance vers son futur, mais comment retourner dans son passé ?
À travers cette question je détenais ce qui serait l’ADN de ce roman, aussi la notion de Temps est-elle omniprésente jusque dans la structure même de cette histoire qui présente une double chronologie à l’inverse l’une de l’autre, celle allant à rebours introduisant la seconde.
Une fois tous ces éléments bien arrêtés, il ne me restait plus qu’à noircir l’écran de ces lignes qui donneraient quelques années plus tard « Si j’avais le Temps… », mais ce n’était là que le commencement d’une autre aventure.
L’écriture de ce roman s’appuie sur le concept du temps à travers les connaissances que nous avons acquises sur un plan scientifique ou plus philosophique, ainsi que celles que nous attribuons à nos ancêtres qui ont élevé des structures imposantes qui aujourd’hui encore nous questionnent.
J’ai voulu le temps omniprésent jusque dans la structure du roman qui présente une double chronologie, à rebours l’une de l’autre, celle remontant dans le passé s’intégrant dans le déroulement de l’histoire en introduction aux chapitres associés.
Ce roman est avant tout l’œuvre d’un passionné qui invitera un lecteur curieux et attiré par ces questions à l’accompagner dans son voyage intérieur.