Un Conte
Quand l’homme s’éveilla à la vie et qu’il découvrit pour la première fois toutes les splendeurs que la Nature avait élaborées, il resta émerveillé devant le spectacle qui s’offrait à ses yeux. Puis, en grandissant, essayant à son tour de bâtir mais se rendant compte qu’il était incapable de produire des choses aussi belles, il décida de tout de détruire !
Le conte se poursuivait pour se terminer par la conclusion évidente et dont nous sommes pourtant souvent si peu conscients : Ce n’est pas la terre qui appartient à l’Homme mais l’Homme qui appartient à la terre.
Voilà les bribes conservées par ma mémoire d’un conte amérindien entendu alors que j’étais petit. J’ai essayé ces derniers jours de retrouver le conte sur internet mais il m’a été impossible de mettre la main dessus. À la place je suis tombé sur un discours de 1854 attribué au chef indien Seattle, dont le nom a été donné à l’ancienne capitale de l’aéronautique aux États-Unis, et qui est particulièrement d’actualité. Ce discours qui est rentré dans l’histoire et largement repris par la suite, mais dont l’authenticité est remise en cause, aurait été prononcé lors de négociations avec les colons après que le gouvernement américain ait proposé aux indiens d’acheter leur terres.
Un discours
Pour une version du discours (ainsi que des éléments sur la controverse) je vous renvoie à l’article de Marie Mougin publié en 2018 ( sur le site de France Inter et aux liens associés, ou encore celui d’Olivier Le Naire et Philippe Coste publié en 2013 pour l’express. Je retransmettrai simplement ici les quelques lignes qui suivent d’une traduction partielle du discours.
« Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? L’idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l’air et le miroitement de l’eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?[…]
Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos mœurs.[…]
Il traite sa mère la terre, et son frère le ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre, comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui d’un désert.[…]
Mais peut-être est-ce parce que l’homme rouge est sauvage et ne comprend pas.[…]
J’ai vu un millier de bisons pourrissant sur les prairies, abandonnés par l’homme blanc qui les avait abattus d’un train qui passait. Je suis un sauvage et je ne comprends pas que le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister.[…]
Nous savons au moins ceci : la terre n’appartient pas à l’homme, l’homme appartient à la terre. Tout ce qui arrive à la Terre, arrive au fils de la Terre. Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie, il en est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même. »
Et toujours cette même conclusion de l’appartenance de l’Homme à la terre… Une vérité qui a résonné en moi il y a quelques semaines en ramenant à ma conscience l’impression laissée par la légende de mon enfance.
Un Mouvement
Le déclencheur est une vidéo visionnée sur youtube d’un mystique en Inde alertant sur la dégradation des sols cultivables, un problème qui pour la première fois de notre Histoire se produit à l’échelle planétaire. La vidéo est donnée en introduction au mouvement « Conscious Planet » qui vise à élever notre conscience sur les problématiques environnementales et en particulier sur celle de la dégradation des sols.
Ce mouvement à travers le slogan « Save Soil » a déjà suscité l’adhésion (https://www.consciousplanet.org/our-supporters/) de personnalités telles que le Dr Jane Goodall et le Dalaï Lama. Au-delà de la problématique de « l’extinction des sols », c’est la nature même du sol et de notre relation à ce dernier qui est soulignée. En attendant mon prochain article, je vous invite à visiter le site https://www.consciousplanet.org/ qui rassemble une mine d’information sur le sujet et dresse un tableau de la situation actuelle et des perspectives qui s’offrent à nous.