Sauvons les Sols

Photo présentation Sauvons les sols
Sauvons les Sols

Retour sur mon blog le temps d’un post après cette longue absence. Une fois n’est pas coutume j’ai été très actif sur mon compte Insta ces quatre derniers mois. A raison d’un post par jour j’ai cherché à soutenir une action qui me tenait à cœur : le mouvement mondial « Sauvons les sols » lancé par l’organisation Consciousplanet. L’objectif de ce mouvement est d’attirer l’attention des populations sur la problématique de l’extinction des sols qui est une menace dont les effets pourraient se faire sentir de manière brutale dans les 40 prochaines années si nous n’agissons pas dès maintenant. Cette problématique de l’extinction des sols est liée à la perte de matière organique que connaissent nos sols agricoles, quand ce ne sont pas eux directement qui disparaissent. Les sols sont un écosystème extrêmement complexe dont nous ne connaissons que quelques pour cent des populations microbiennes qui le composent, des populations microbiennes sur lesquelles repose pourtant la santé de nos sols et la qualité de la nourriture que nous en tirons. Une manière schématique de s’en rendre compte est de comprendre que c’est le contenu en matière organique qui va différencier un sol cultivable d’un sol désertique. « Rajoutez de la matière organique à du sable et il deviendra un sol fertile, enlevez la matière organique du sol et il deviendra un désert ». Or la disparition de ce contenu de matière organique qui fait du sol un système vivant dont dépend directement notre vie ainsi que celle de 87% des êtres vivants de cette planète est devenu aujourd’hui un problème mondial avec plus de 50% des terres cultivables dans le monde déjà dégradées. Consciousplanet a ainsi lancé le mouvement sauvons les sols pour provoquer un changement de politique visant à entreprendre des actions pour régénérer les sols. Dans le cadre de ce mouvement, Sadhguru, un visionnaire indien âgé de 65 ans, a décidé de parcourir en solitaire à moto 30.000 km à travers 24 nations en reliant Londres et Coimbatore en Inde pour stimuler le soutien des citoyens et orienter ainsi l’action des politiques dans ce sens. Pour cela l’idée était de créer une émulation en faisant parler des sols chaque jour un maximum de personnes à travers les réseaux sociaux notamment pendant les 100 jours que durerait ce voyage.

N’étant pas très actif d’ordinaire sur les réseaux sociaux mais souhaitant soutenir cette action, l’idée m’est venue de publier sur mon compte Instagram les passages d’une petite histoire que j’allais écrire au fur et à mesure à raison d’un « post » par jour tout au long des 100 jours que durerait le voyage de Sadhguru. C’est la façon que j’ai trouvée pour parvenir à consacrer une dizaine de minutes tous les jours au cours de ces quatre derniers mois à cette cause et, à ma toute petite échelle, en diffuser le message quotidiennement à coups d’hashtags : #sauvonslesols, #soilhealth, et autres…

Ainsi, quelques jours avant la date de démarrage fixée au 21 mars, j’avais réfléchi au type d’histoire qui pourrait être compatible avec un format de « posts » sur Instagram (ça allait être un conte pour enfant), puis à la structure qu’elle prendrait (chaque semaine constituerait un chapitre avec 5 textes et deux illustrations, ces dernières étant récupérées depuis d’autres comptes pour améliorer la visibilité de mes publications), et j’avais une idée presque arrêtée des personnages (idée qui allait évoluer avec la progression de l’écriture… plusieurs fois). Mais la principale difficulté qui transformerait réellement ce projet en challenge, allait résider dans l’objectif que je m’étais fixé d’obtenir comme résultat un tout qui constituerait une histoire cohérente. Ce point est resté présent tout au long de ce parcours, et s’il était plutôt simple d’avoir un déroulement cohérent d’un post sur l’autre, rien n’était moins sûr concernant le résultat global. Finalement, une fois ce petit challenge terminé il y a deux semaines maintenant, et après relecture de l’ensemble, je pense pouvoir affirmer que l’objectif est atteint.

Mais si je pensais en avoir fini avec cette action, une question est très vite venue me titiller : c’est bien beau tout ça et maintenant ?

Bloqué chez moi 7 jours avec la Covid, entre périodes de délires et de temps libre, je me suis tout naturellement interrogé sur la suite à donner à cette action. Comment continuer à diffuser le message et à attirer l’attention d’un nombre toujours plus grand de personnes sur cette problématique de l’extinction des sols, dont moi-même je n’ai pris conscience qu’en début d’année.

En réponse à mes interrogations j’ai finalement décidé de réunir tous les « posts » publiés sur mon compte dans un petit ebook pour en faciliter la lecture. Une petite différence toutefois avec la version initiale (qui restera visible sur mon mur virtuel) : les images que je partageais d’autres compte en rapport avec mes textes pour séparer les parties seront remplacées pour la plupart dans cette version ebook afin d’éviter des problèmes de droits. À la place je récupèrerai du matériel en téléchargement libre depuis le site de Consciousplanet que je vous invite à visiter en cliquant sur le lien. Vous y trouverez une mine d’information sur cette problématique. En attendant la publication de ce petit conte pour enfant (je suis en train de travailler sur la couverture, et en attente des autorisations pour utiliser du matériel du site de Consciousplanet) dont le lien figurera sur mon site, les personnes désireuses de connaitre la version originale des posts ont la possibilité de les retrouver sur @matthieueverst.

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“La Terre n’appartient pas à l’Homme; l’Homme appartient à la terre”

Mouvement Conscious Planet
Sauvons le Sol (credits: consciousplanet.org)

Un Conte

Quand l’homme s’éveilla à la vie et qu’il découvrit pour la première fois toutes les splendeurs que la Nature avait élaborées, il resta émerveillé devant le spectacle qui s’offrait à ses yeux. Puis, en grandissant, essayant à son tour de bâtir mais se rendant compte qu’il était incapable de produire des choses aussi belles, il décida de tout de détruire !

Le conte se poursuivait pour se terminer par la conclusion évidente et dont nous sommes pourtant souvent si peu conscients : Ce n’est pas la terre qui appartient à l’Homme mais l’Homme qui appartient à la terre.

Voilà les bribes conservées par ma mémoire d’un conte amérindien entendu alors que j’étais petit. J’ai essayé ces derniers jours de retrouver le conte sur internet mais il m’a été impossible de mettre la main dessus. À la place je suis tombé sur un discours de 1854 attribué au chef indien Seattle, dont le nom a été donné à l’ancienne capitale de l’aéronautique aux États-Unis, et qui est particulièrement d’actualité. Ce discours qui est rentré dans l’histoire et largement repris par la suite, mais dont l’authenticité est remise en cause, aurait été prononcé lors de négociations avec les colons après que le gouvernement américain ait proposé aux indiens d’acheter leur terres.

Un discours

Pour une version du discours (ainsi que des éléments sur la controverse) je vous renvoie à l’article de Marie Mougin publié en 2018 ( sur le site de France Inter et aux liens associés, ou encore celui d’Olivier Le Naire et Philippe Coste publié en 2013 pour l’express. Je retransmettrai simplement ici les quelques lignes qui suivent d’une traduction partielle du discours.

« Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? L’idée nous paraît étrange. Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l’air et le miroitement de l’eau, comment est-ce que vous pouvez les acheter ?[…]

Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos mœurs.[…]

Il traite sa mère la terre, et son frère le ciel, comme des choses à acheter, piller, vendre, comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui d’un désert.[…]

Mais peut-être est-ce parce que l’homme rouge est sauvage et ne comprend pas.[…]

J’ai vu un millier de bisons pourrissant sur les prairies, abandonnés par l’homme blanc qui les avait abattus d’un train qui passait. Je suis un sauvage et je ne comprends pas que le cheval de fer fumant peut être plus important que le bison que nous ne tuons que pour subsister.[…]

Nous savons au moins ceci : la terre n’appartient pas à l’homme, l’homme appartient à la terre. Tout ce qui arrive à la Terre, arrive au fils de la Terre. Ce n’est pas l’homme qui a tissé la trame de la vie, il en est seulement un fil. Tout ce qu’il fait à la trame, il le fait à lui-même. »

Et toujours cette même conclusion de l’appartenance de l’Homme à la terre… Une vérité qui a résonné en moi il y a quelques semaines en ramenant à ma conscience l’impression laissée par la légende de mon enfance.

Un Mouvement

Le déclencheur est une vidéo visionnée sur youtube d’un mystique en  Inde alertant sur la dégradation des sols cultivables, un problème qui pour la première fois de notre Histoire se produit à l’échelle planétaire. La vidéo est donnée en introduction au mouvement « Conscious Planet » qui vise à élever notre conscience sur les problématiques environnementales  et en particulier sur celle de la dégradation des sols.

Ce mouvement à travers le slogan « Save Soil » a déjà suscité l’adhésion (https://www.consciousplanet.org/our-supporters/) de personnalités telles que le Dr Jane Goodall et le Dalaï Lama. Au-delà de la problématique de « l’extinction des sols », c’est la nature même du sol et de notre relation à ce dernier qui est soulignée. En attendant mon prochain article, je vous invite à visiter le site https://www.consciousplanet.org/ qui rassemble une mine d’information sur le sujet et dresse un tableau de la situation actuelle et des perspectives qui s’offrent à nous.

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